planche publiée le 20 novembre 2025

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Table des matières

1La pratique sportive est un outil propice pour nourrir la dynamique d’un territoire et promouvoir inclusion sociale, bien-être et santé des habitants. Une épreuve de course à pied peut répondre à ces objectifs. Toutefois, si elle se déroule entre deux villes, son organisation va se confronter aux exigences du parcours et ses impacts sur le quotidien des habitants. D’où un important travail avec les collectivités locales. Nous avons interrogé Damien Veillon, organisateur du 10 km du Maine Libre (Fig-1), couru entre Le Mans et Allonnes, sur ces aspects qui posent de nombreuses questions en termes de tracé pertinent entre sécurisation, attentes de coureurs, plaisir et performance.

Fig. 1 - Une édition complète du 10 km du Maine Libre

Sources : Compte Instagram 10 km du Maine Libre.

Le 10 km du Maine Libre en sera à sa 9e édition en 2025. Couru le week-end de l’organisation du cross international d’Allonnes du 23 novembre, elle a affiché complet (5 200 inscriptions) dès le 2 octobre, signe de son attrait.

La genèse de l’épreuve

2La création du 10 km du Maine Libre s’est appuyée sur le souhait de la direction du journal d’affirmer son attache locale et son soutien à la dynamique du territoire. Le Maine Libre est un partenaire historique du cross international d’Allonnes. Le constat de l’absence d’une épreuve de masse lors du week-end du cross offrait à la direction du journal l’opportunité de répondre à cette ambition tout en valorisant ce partenariat. C’est ainsi qu’en 2016, 2000 coureurs se sont élancés depuis le siège du Maine Libre sur la place de l’Éperon au Mans « la ville phare du département », direction le parc de Chaoué à Allonnes, « la terre de cross historique » à écouter ici.

Sources : Klikego, BD TOPO, 2025.

Fig. 2 - Parcours 2025 du 10 km du Maine Libre.

Une épreuve qui, au cours du temps, a su s’adapter aux attentes des coureurs… et à la réalité du terrain.

3L’organisation d’une course avec des milliers de participants, qui plus est, entre les deux villes les plus peuplées de la communauté urbaine du Mans (145 000 habitants au Mans, 10740 à Allonnes), amène à de nombreux points de vigilance et la nécessité d’une coordination commune. Dès le départ, pour en faire une réussite populaire, la stratégie mise en place par les organisateurs a été de conserver un côté citadin à la course tout en répondant aux attentes d’un maximum de coureurs, à écouter ici. Pour Damien Veillon, le constat est clair : une course dans une grande ville attire toujours plus de monde en comparaison d’une course à la campagne, à écouter ici.

4Très vite cependant, des aspects logistiques liés à la composante urbaine et aux espaces traversés ont interféré, conduisant à des aménagements successifs du parcours et de son organisation… certaines résolutions de problèmes en faisant émerger de nouveaux.

5« Les coureurs oublient que ce n’est pas toujours facile d’organiser en ville » (Damien Veillon), à écouter ici

Fig. 3 - Damien Veillon, organisateur du 10 km du Maine Libre

Sources : Maine Libre, 2025.

61. La gestion des espaces pour des milliers de coureurs

7- La zone de course

8Le parcours pourrait se faire en suivant de larges parts du boulevard Nature de la Métropole. Toutefois, il faut offrir des passages assez larges pour éviter les engorgements sur certains points noirs potentiels et permettre aux coureurs de doubler librement. L’utilisation du boulevard Nature a donc été restreint au profit de zones plus spacieuses qui peuvent aussi bénéficier aux spectateurs (ex : le boulevard Demorieux). Ce n’est pas moins de 5 parcours qui ont ainsi été testés au fil des années, sans quelques inquiétudes au niveau des services municipaux concernés. En effet, la résolution d’une problématique pouvait en faire apparaître une nouvelle pour les habitants de la métropole non intéressés par la course (voir ci-dessous). Toutefois, la synergie engagée entre l’équipe organisatrice et les deux collectivités locales a toujours permis de trouver les compromis adéquats.

9- Les aires de départ et d’arrivée

10Deux zones différentes imposent de voir double concernant les podiums d’animation, les pôles médicaux, les bénévoles pour la gestion des publics. De plus, la densité de coureurs au moment du départ et de l’arrivée induit des contraintes majeures de gestion de la foule. Pour le départ, son déplacement sur le boulevard Demorieux, couplé à un lancement par vagues (8 vagues sur 20 minutes) a été une solution satisfaisante. L’arrivée, dans le parc de Chaoué pour bénéficier des installations d’arrivée du cross, offre toutefois un espace plus réduit, confiné entre la Sarthe et la forêt des Muloteries. C’est un élément qui empêche l’organisation de voir encore plus grand.

112. Le service du Tramway

12Service offert à la population dans sa globalité, la première version du parcours entraînait un blocage temporaire des voies du tramway. La gêne occasionnée au niveau de la SETRAM et pour les usagers du service a conduit à déplacer l’aire de départ, maintenant installée sur le boulevard Demorieux, en face de l’Ile aux Planches. Ce fut l’occasion de repenser le parcours initial.

133. Le blocage de points « sensibles »

14- La déchèterie La Chauvinière

15Les contraintes urbaines et routières du parcours amènent à un passage devant la déchèterie. Or, la course est organisée un Samedi, jour propice pour beaucoup pour y accéder. L’heure choisie finalement pour le départ de la course, couplée à une réouverture exceptionnelle autorisée par la ville du Mans à 14 h au lieu de 13 h 30 a permis, pour les usagers de la déchèterie, de limiter l’impact du déroulement de la course.

16- Les rond-points

17La proximité entre l’accès sud de la gare et l’aire de départ rend épineuse le blocage prolongé de deux rond-points situés sur le boulevard Demorieux. La nécessité est donc de maintenir l’accès Nord à la gare mais également de rouvrir rapidement le boulevard une fois la course lancée. Les services municipaux du Mans œuvrent dans ce sens. Le départ à 13h, sur la période du déjeuner, aide également à ce que les perturbations potentielles restent minimales, le trafic normal étant plus réduit à cet horaire.

184. Le passage dans le parc du gué de Maulny, à écouter ici

19- Même si la sortie du parc se fait par un goulet d’étranglement qui permet de passer sous le boulevard des Riffaudières, il y a ici, sur environ 1,2 km, l’opportunité de valoriser le patrimoine paysager de la ville du Mans et d’échapper à un parcours majoritairement urbain. C’est une volonté forte de l’organisation et de la ville du Mans d’honorer un parc déjà fortement réputé dans la ville du Mans auprès des coureurs.

205. Les aspects sécuritaires et le Plan Vigipirate, à écouter ici

21- La préfecture est vigilante sur le respect de l’obligation d’installer à chaque carrefour, une voiture ou des blocs bétons. Un parcours de ville à ville, comparé à une boucle, complexifie le sujet mais l’organisation bénéficie d’un soutien logistique important des villes du Mans et de d’Allonnes, bien aidés par les bénévoles postés sur ces points, et les deux polices municipales.

22Le 10 km du Maine Libre, malgré sa récente création, s’est imposée comme l’épreuve pédestre phare de la Sarthe. Elle illustre bien l’intérêt qui peut être perçu auprès des villes pour dynamiser et valoriser un territoire et malgré de possibles effets d’échelle, l’exigence du soutien institutionnel au travers de la mobilisation des services. Une collaboration engagée sur le long terme qui a sans nul doute contribué au succès de l’épreuve.

Fig. 4 - Affiche du 10 km du Maine Libre

Sources : Maine Libre, 2025.

Vidéo de l'intérieur de la course à venir.

Sylvain Durand, 2025 : « Le 10 km du Maine Libre, une réussite… entre contraintes organisationnelles et attentes du public », in G. Bailly, A. Gasnier, S. Angonnet, Atlas Social du Mans [En ligne], eISSN : 2968-0247, mis à jour le : 21/11/2025, URL : https://atlas-social-du-mans.fr:443/index.php?id=986, DOI : en attente.