planche publiée le 20 mars 2023

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Table des matières

La mise en place du paysage urbain actuel

1La ville est née à 500 m en amont de la confluence de la Sarthe et de l’Huisne là où le ruisseau d’Isaac se jette dans la rivière, en contrebas d’un éperon rocheux étroit, haut de 50 m, qui contient les vestiges des premières implantations humaines et le castrum du IV^e siècle. Le relief vigoureux est armé par de la craie et des grès (craie du Turonien, épaisse de 3 à 4 m, puissamment altérée, argiles, sables et grès du Cénomanien). À l’ouest, il n’est séparé de la Sarthe au tracé quasi rectiligne, que d’une quarantaine de mètres ; l’essentiel du lit majeur est en rive droite où un ancien chenal a disparu sous les constructions actuelles. La ville s’est progressivement développée vers l’est puis le sud-est. Les extensions ont été contraintes vers le nord par les plateaux de Rouillon et de Sargé et vers l’ouest par les débordements de la Sarthe que des aménagements successifs ont de proche en proche contenus.

Fig 1- Site de la ville du Mans

Sources : G. Bailly, ESO 2017, H. Meunier 2013, RGF93. ESO Le Mans.

2Les fonctions urbaines dominantes varient selon les périodes : capitale administrative de la cité des Cénomans à l’époque romaine, siège d’un évêché, pôle militaire et politique d’importance jusqu’au XIV^e siècle, puis ville d’État, simple relais de l’administration royale au XV^e-XVII^e siècle, enfin centre économique de niveau régional et supra-régional à partir du XVIII^e siècle. Très tôt, le développement de la ville est lié en grande partie à sa situation favorable, au centre du « Grand Ouest » de la France. Elle est au carrefour d’importantes voies de communication, routières puis ferroviaires.

Fig 2- Situation géographique du Mans au carrefour des voies de communication du grand ouest

Sources : IGN,2021. ESO Le Mans, 2022.

3Les rivières, Sarthe et Huisne, y jouent un rôle secondaire. Malgré tout, Le Mans a su tirer profit de leur proximité en développant des métiers liés à l’eau dont certaines empreintes sont conservées dans le paysage urbain actuel (cinq moulins et barrages sont conservés mais il ne reste rien des 82 tanneries détruites après 1870). Les activités liées au transport fluvial n’ont jamais été très développées ; la Sarthe est trop petite (gabarit insuffisant) en amont de la confluence de l’Huisne. Malgré tout, un port, construit dans la ville, est achevé en 1847 et les rives de la Sarthe sont surélevées par des quais entre 1850 et 1870. Le trafic fluvial florissant jusqu’à la fin du XIXe siècle, est abandonné après la première guerre mondiale ; il a cependant favorisé les implantations industrielles dans la ville. Actuellement, c’est un petit port de plaisance qui peut recevoir depuis 1975, une trentaine de bateaux de moins de 23 m de long. Comme toutes les villes, Le Mans se modernise au cours de la seconde moitié du XX^e siècle et prend en compte l’environnement et la qualité de vie des manceaux. La lutte contre les inondations devient une priorité.

Fig 3- Le développement du Mans depuis l’époque Moderne

Sources : IGN, 2021. ESO Le Mans, 2022.

La prise en compte récente de l’aléa hydrologique

4Le Mans est à l’exutoire de deux bassins versants qui couvrent plus de 5 000 km² de superficie. Le climat océanique mais également les morphologies de bas plateaux qui caractérisent ces bassins, déterminent des conditions propices à des régimes hydrologiques pluvio-évaporaux et permettent que se forment des crues de longue durée (quelques jours à quelques semaines). Les dégâts provoqués par les plus fortes crues en particulier la crue de 1995, ont conduit à des travaux notables pour améliorer la connaissance de l’aléa et réaliser des aménagements permettant de protéger les riverains. Sans être spectaculaires, ils comprennent la reconfiguration d’installations anciennes (barrages au fil de l’eau en particulier), la construction de digues de protections ou encore la création/préservation d’espaces destinés à la submersion en cas de grand afflux d’eau ; ils sont multifonctionnels et situés au cœur de la ville comme l’Île aux Planches ou aux abords immédiats (parcs de loisirs crées dans le lit majeur).

Fig 4- Le Mans aux abords de l’eau : prospective et projets

Sources : IGN,2021. ESO Le Mans, 2022.

5Plusieurs installations permettent de capter le ruissellement direct des eaux de pluie (bassins de rétention d’eau, infiltration directe dans le sol des 85 ha d’espace verts gérés par la ville, Arche de la nature) dont près de la moitié ont été créés depuis 15 ans. Ces installations sont par ailleurs prises en compte dans la définition des corridors écologiques. Les trames vertes et bleues (TVB) sont considérées comme des supports de l’activité économique (itinéraires doux à vocation touristique et de loisir).

6La ville a le projet de continuer à améliorer l’écoulement de l’eau en particulier son évacuation en crue. Elle poursuit également la valorisation des paysages de l’eau : développement de la navigation fluviale (projet de réaménagement de l’espace autour du port et aménagement d’une halte en aval de l’Île aux Planches), création d’une promenade de l’Île aux Planches au Gué de Maulny (6,5 km) et poursuite de la réalisation du Boulevard Nature (boucle de 72 km) qui empruntera pour partie les berges des cours d’eau et pourquoi pas, mise en chantier d’une piste cyclable qui permettrait par le chemin de halage, de connecter Le Mans et la Sarthe à la Maine puis à la Loire.

Fig 5- L'île aux Planches, Le Mans, vue drone

https://atlas-social.univ-lemans.fr/art650ile_aux_planches

Crédits : Bailly G., Charpentier S., vue drone ESO Le Mans, 2022.

Jeannine Corbonnois, Guillaume Bailly et Hugo Meunier, 2023 : « La Sarthe, l’Huisne et la ville du Mans », in G. Bailly, A. Gasnier, S. Angonnet, Atlas Social du Mans [En ligne], eISSN : 2968-0247, mis à jour le : 23/11/2023, URL : https://atlas-social-du-mans.fr:443/index.php?id=650, DOI : en attente.